Une prise de conscience de la réelle nécessité d’une TECHNIQUE de l’acteur
Pour commencer, l’emploi du temps est fichtrement bien foutu au Studio: on commence l’année par plusieurs semaines d’exercices qui permettent de nous « démontrer » la nécessité d’une technique, de comprendre le vocabulaire très précis qui sera utilisé tout au long de l’année et ainsi d’avoir une base commune avec le prof plus grande que de simples mots courants tels que « émotion », « rythme », « diction », « j’ai/je n’ai pas aimé », etc… Je précise qu’une méthode analytique est développée au cours de ces semaines d’intro, qui sera utilisée ensuite tout au long de l’année et permettant de ne JAMAIS bloquer! Je précise ça parce que je sais que dans de nombreuses écoles (j’ai moi-même fait l’expérience…) on peut se retrouver chez soi avec la meilleure envie du monde de bosser, d’en découdre, d’en chier… bref, de gaffer quoi! Sans savoir par quoi commencer. Et ça peut être frustrant… Ensuite vient le travail de scène, avec un prof très à l’écoute et cherchant, j’ai trouvé, au maximum l’objectivité: pas de chouchous, de « star de classe » ou d’élève boudé… Tout le monde peut faire ses preuves, du moment qu’il travaille et quel que soit son niveau en arrivant au Studio. Ambiance saine qui, cerise sur le gâteau! , est agrémentée de l’humour bienveillant du prof. A ma connaissance, aucun pleur ou dispute (en dehors des scènes bien sûr) ce qui, dans le milieu, n’est pas si courant que ça non plus… Les modules (corps, chant, impro, imaginaire, mime, face-caméra, clown) sont intelligemment disposés au cours de l’année pour offrir des breaks au travail de scène: tout aussi exigeants, ils le sont à d’autres niveaux (ainsi les cours d’impro ne nécessitent pas de travail à la maison sinon de la lecture conseillée – Keith Johnstone en force! – mais permettent de « violer » un peu les principes du travail d’interprétation et de libérer nos « frustrations », les cours de mimes et de corps sont d’incroyables découvertes à des visites intérieures). Bref… vous l’aurez compris, ceci est l’avis d’un élève conquis. Sinon, quoi dire d’autre… Peut-être que le début d’année pourra être déroutant pour des élèves, notamment ceux ayant déjà suivis des années de formation pro dans le domaine (exit les « plus d’émotions » et bienvenu aux « c’était organique mais tu n’avais aucun objectif, revoyons ça sur le papier… ». Si la pédagogie ne se réclame d’aucun courant précis en particulier, il est en grande partie inspiré de Stanislavski selon moi, mais pas un Stanislavski transformé à la mode « Moi j’ai ma méthode: j’ai lu le père Constantin mais j’le remodèle à ma façon parce que j’ai mieux compris que lui », plutôt un Stanislavski complété par d’autres « grands ». Ainsi, les cours sont très souvent ponctués de références à de grands maîtres tels que ce brave Stanislavski donc, mais aussi Barba, Meyerhold, Jouvet, Vassiliev, Adler, Strasberg, Knebel, et j’en passe…
Aurélien